jeudi 1 décembre 2022

Poitiers Film Festival : l’École Supérieure du Son et de l’Image de Poitiers fait son cinéma


Alors que le Poitiers Film Festival bat son plein les étudiants de l’ESSI* ont eu droit, comme chaque année, à un créneau qui leur a permis de montrer au public le fruit de leur travail. La séance, programmée à 18 heures, débute par la présentation de l’établissement par Aldric Bostffocher, le directeur du TAP Castille, la partie cinéma d’art et d’essai du Théâtre Auditorium de Poitiers. C’est ensuite la directrice des études de l’établissement qui prend la parole pour présenter les jeunes réalisateurs qui présentent ensuite leurs films. Mais avant de laisser la projection commencer, les jeunes lisent un communiqué de presse par lequel on apprend la situation catastrophique des écoles artistiques menacées de toutes parts.


Mais il y a deux problèmes principaux :


- problèmes financiers importants dus à la stagnation des dotations de l’état depuis plusieurs années.


- problèmes de personnels : le manque de personnel enseignant se fait de plus en plus ressentir d’autant qu’il s’agit d’enseignants spécialisés dans un domaine particulier. Il faut aussi savoir que les deux problèmes sont étroitement liés puisque la diminution des subsides menace les postes existants dès la rentrée de janvier 2023.


Le danger étant de voir l’École du son et de l’image perdre son statut d’établissement public pour devenir un établissement d’enseignement privé. Et c’est précisément ce que les étudiants refusent absolument (en dehors des frais de scolarité qui exploseraient si cela devait arriver). Nous tenons à nous faire l’écho de l’inquiétude des élèves et des enseignants de l’ESSI* et à lancer un appel, encore un, à l’État et notamment au ministre de l’enseignement supérieur et à la ministre de la culture concernés au premier chef pour que cette situation cesse au plus vite et que les établissements d’enseignement supérieur spécialisés dans les différents secteurs de la culture soient pris en considération et voient leurs conditions d’existence , et même de survie pour certains, s’améliorer au plus vite (pour la rentrée de Janvier 2023 au plus tôt voire pour la rentrée de septembre 2023). Les étudiants ont d’ailleurs décidé d’exposer leur colère au public : https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/a-poitiers-les-etudiants-de-l-ecole-superieure-de-l-image-eesi-exposent-leur-colere


Les court-métrages de ces jeunes gens sont divers tant par les sujets abordés, fictions, documentaires, films d’animation … que par leur durée (de 1’’48 à 22’’41) et j’ai apprécié de voir la belle motivation de ces jeunes gens qui ont choisi très tôt de vivre de leur passion pour le cinéma. Il ne faut pas oublier que le films court moyen ou long-métrages se « fabriquent » en équipe et qu’outre le réalisateur (ou la réalisatrice) les ingénieurs du sons, les décorateurs, les accessoiristes … sont aussi des étudiants de l’ESSI et que leur travail se doit d’être encouragé et soutenu.


Nous lancons un appel aux ministres concernés pour que l’ESSI en particulier, et accessoirement les écoles d’art d’une manière plus générale puissent continuer à vivre et à accueillir des étudiant(e)s qui veulent vivre de leur passion et exercer leurs talents en France.


* ESSI : École Supérieure du Son et de l’Image


1) Car ride 1 Sarzec-Ensouless (Robin Cognez) : comment faire rouler sa voiture sans allumer le moteur ; 2) Bà Nôi (Etienne Truong) : à travers une lettre animée, le réalisateur revient sur un évènement qui l’a beaucoup perturbé dans son enfance et qui le poursuit encore une fois devenu adulte : l’abandon de sa demi-sœur ; 3) Corps en silence (Laura Castellan) : Pour leur malheur trois amis suivent une cycliste dans la forêt ; 4) Tintin en Algérie (Clara Niveau-Juteau) : La réalisatrice revient, avec son grand-père sur la guerre d’Algérie qu’il vécut de l’intérieur puisqu’il y passa trois ans ; 5) Thibault (Morgan Nadal) : Thibault, bûcheron solitaire parle de son travail et des réglementations qui le régissent ; 6) Subside* (Anaïs Gastineau) : film inspiré de faits-divers réels qui peuvent arriver à chacun d’entre nous ; 7) un troupeau de patates (Gaston Olive) : la vie et la fin d’un troupeau de patates qui ne peut échapper à son plus redoutable prédateur ; 8) A vide (Mathilde Fichet) : ce qui arrive quand on vide une maison ; 9) Kaaris raconte la fois où Future a pleuré devant un poulet braisé (Alexandre Matthewman) : dans une soirée, il y a toujours des contre-soirées ; 10) Speechiess (Pauline Merchault) : Recette pour confectionner une bombe. Un apéro entre ami(e)s tout à fait normal


* Subside : film réalisé en 3D


Crédit photo : Camille Montagnon (groupe La Nouvelle République / Centre Presse)

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