lundi 5 décembre 2022

Mourir à Ibiza (un film en trois étés) : un film à six mains qui laisse un goût d’inachevé


Cette quatrième avant-première en moins d’une semaine est un film réalisé à six mains par trois tout jeunes réalisateurs. Mourir à Ibiza est un film bien pensé qui est proposé au spectateur qui voit ainsi l’évolution des personnages entre 2019 et 2021 ; la première partie se passe à Arles et les deux autres parties « Naufrage à Etretat » et « Mourir à Ibiza » ont été tournées entre deux confinements. « Au départ, on voulait faire des court-métrages. » nous disent les réalisateurs pendant le débat qui a suivi. Avant d’ajouter : « Mais en visionnant les films, on a réalisé qu’ils formaient un tout assez cohérent pour en faire un long-métrage. Et c’est ce qu’on a fait. ». Et en effet, séparer les « séquences » en trois court-court-métrages n’aurait pas été une bonne idée. Cela étant dit, l’intention était excellente mais il manque un petit je ne sais quoi qui fait que le film m’a laissé sur ma faim.


C’est donc une belle histoire d’amitié entre quatre jeunes gens qui débute à Arles en août 2019 et se poursuit à Etretat (été 2020) puis à Ibiza (été 2021). Si les débuts sont quelques peu chaotiques, les amourettes d’été sont de celles que l’on oublie le plus vite, entre Marius et Léna, une amitié nait entre les deux jeunes gens. Il y a beaucoup de bonnes idées dans Mourir à Ibiza mais certaines d’entre elles sont inabouties notamment quand Léna attend Marius à Arles ; les portraits auraient pu être plus poussés. Idem à Etretat, l’ingérence d’Ali dans l’idylle naissante entre Maurice et « la fille au chien » (pas de prénom ?), les portraits du trio sont un peu légers. Je regrette aussi qu’il n’y ait pas de chansons dans les étés d’Arles et d’Etretat. Quitte à réaliser une comédie musicale, pourquoi ne mettre des chansons que dans la troisième partie « Mourir à Ibiza » ? D’autant qu’on a trois bons comédiens avec des voix honnêtes et que j’aurais apprécié de les entendre plus tôt dans la soirée.


Mais ne nous y trompons pas, le jeune trio de réalisateur nous propose un beau film. Et même s’il aurait mérité d’être plus fouillé, on ne peut que saluer le travail réalisé et encourager ces jeune gens dont je suis persuadée qu’on en entendra parler dans les années à venir. La sortie est prévue mercredi et, malgré les imperfections, je vous encourage à aller le voir car l’ensemble de l’équipe mérite grandement d’être saluée et mise en valeur.


Compte rendu cinéma. Poitiers. TAP-Castille, le 1er décembre 2022. Anton Balekdjian (né en 1996), Léo Couture (né en 1997), Mattéo Eustachon (né en1999) : Mourir à Ibiza (un film en trois étés). Mathis Sonzogni ; Lucile Balézeaux ; Alex Caïroni ; César Simonot. Durée :1 heure 47. Sortie nationale : 7 décembre 2022


Crédit photo : Allociné

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire