mercredi 10 décembre 2025

Poitiers Film Festival : un beau palmarès final


 

                                    @ crédit photo : Arthur Péquin


Le vendredi 5 décembre avait lieu la remise des prix. Les différents jurys ont eu fort à faire pour départager les quarante films de le sélection internationale. Cela étant dit, pour la première fois depuis mes débuts au Poitiers Film Festival je n’ai vu que les deux dernières séries de courts métrages. Cela étant dit, j’ai vu des films de très belle facture qui m’ont fait penser instantanément que le comité de sélection avait fait un travail remarquable dans son choix et proposé des séries globalement très cohérentes.


C’est une dizaine de prix qui ont été remis en ce vendredi soir devant une salle remplie seulement à moitié. Mais le public, très jeune dans l’ensemble, car il y avait deux cent cinquante lycéens « option cinéma » venus de toute la France pour passer toute la semaine au Poitiers Film Festival, était très enthousiaste et ne manquait pas de se faire remarquer avec des applaudissements vifs et des cris de joie très sonores. Et ils ont eu fort à faire ces jeunes gens car, outre les films, ils avaient l’opportunité de rencontrer des professionnels dans des échanges et/ou des conférences comme « Mon métier de ... » ; des conférences radiophoniques … autant d’occasions de se familiariser avec un milieu pas toujours facile à saisir.



Le palmarès



Grand prix du jury : Shutterspeed de Jasper de Maeseneer ; Belgique



Prix spécial du jury : Winter in march de Natalia Mirzoyan ; Estonie



Prix de la mise en scène : Ski on skin de Simon Schneckenburger, Allemagne



Prix du scénario : Look Homeward de Artem Rachelyuk, Pologne



Prix du public : Farmacias de Martin Montellano, Mexique



Prix du jury étudiant : Chaos et café froid de Joséphine Reboh, Belgique



Prix de l’écriture créative : Domingo familiar de Gerardo del Razo, Mexique



Prix du collectif 50/50 : 32 ans à bord de Naomi Goldziuk, France



Prix Amnesty International : Night of passage de Reza Rasouli, Autriche



Prix Manifest : Recess de Jan Saczek, Pologne



Prix de l’extra Court : Quelqu’un de spécial de Alice Gervat, France



Prix découverte de la critique française : Domingo Familiar de Gerardo del Razo, Mexique

C’est un très beau palmarès qui a récompensé plusieurs pays et des jeunes réalisateurs talentueux. Mais comme le disait Camille Sanz, la déléguée générale du Poitiers Film Festival : « Vous avez déjà gagné puisque vous avez été sélectionné pour participer au Poitiers Film Festival. ». Et c’est assez vrai puisque ce sont plus de 1500 films venus du monde entier qui ont été envoyés au comité de sélection au printemps 2025 et que ledit comité a du faire des choix draconiens pour ne retenir que 48 films répartis dans la sélection internationale (40 films répartis en 8 séries de cinq films) et la compétition So french (une série unique de 8 films et dont le palmarès est ici : https://autresarts.blogspot.com/2025/12/so-french-la-selection-francaise.html).



Le Poitiers Film Festival s’est donc terminé sur une note très positive avec deux palmarès d’autant plus remarquables que la qualité des films était réellement exceptionnelle et que les jurys ont eu bien du travail pour les départager.















L’incroyable femme des neiges : Blanche Gardin et Philippe Katerine en tête d’affiche du ciné concert


                                   @ crédit photo : Fred Dugit


Sébastien Betbeder n’est plus un inconnu dans le milieu cinématographique. Avec l’incroyable femme des neiges il signe un opus émouvant ou humour et émotion explosent parfois comme un feu d’artifices. Pour incarner Colline et Basile, les deux personnages principaux du film, Sébastien Betbeder a fait appel à Blanche Gardin et à Philippe Katerine très inspirés l’un et l’autre.




                                    @ crédit photo : Erwan Fichou / Théo Mercier


Des paysages somptueux


La première partie du film se passe dans une station de sports d’hiver du Jura. Station dans laquelle Colline, Basile et Lolo sont nés et ont grandi avant de faire leurs vies chacun de leur côté. Colline qui a passé beaucoup de temps au Groenland, dans l’antarctique et dans les pôles finit par perdre son travail et voit son compagnon la quitter. C’est cet enchaînement de mauvais coups du sort qui la pousse à revenir dans son Jura natal. Et l’on découvre des paysages jurassiens de toute beauté à mesure que Colline évolue dans les montagnes qui l’ont vu naître et grandir. Après avoir trop bu et « pété un câble » Colline s’enfuit, laissant croire à Basile et Lolo qu’elle est tombée dans un ravin et s’installe au Groenland ou on la retrouve deux ans plus tard, installée dans un village inuit. Elle a beaucoup changé physiquement (malade, elle ne s’est pas soignée) et mentalement (elle a conscience qu’elle va mourir, même si elle n’en parle pas). Colline nous fait découvrir des paysages somptueux qu’elle même redécouvre pendant les promenades qu’elle fait entre deux « crises » dues à la maladie et surtout pour prendre quelques pauses pendant l’écriture de ses mémoires. C’est d’ailleurs là que Basile et Lolo retrouvent leur sœur dont ils se rapprochent avant de l’accompagner vers la mort qu’elle a choisi.



                                    @ crédit photo : Laurent Hou


Un trio exceptionnel pour donner vie au film


Le film, tout juste sorti au moment du Poitiers Film Festival, repose clairement sur les épaules de Blanche Gardin, Colline émouvante, même pendant ses « crises » de folie, et de Philippe Katerine, génial Basile. Autant le chanteur peut être agaçant au plus haut point, autant le comédien peut se montrer émouvant. Et c’est le cas dans l’incroyable femme des neiges ou Philippe Katerine incarne un Basile Résilient, protecteur envers Colline dont il a bien compris qu’elle lui cache quelque chose, sans pour autant parvenir à mettre le doigt dessus. Blanche Gardin, elle aussi un peu agaçante en tant qu’humoriste, se révèle à son meilleur dans ce si beau film ou elle tiens le rôle principal féminin. C’est le comédien Bastien Bouillon qui prête ses traits à Lolo, le petit frère de Colline et Basile. Peu sûr de lui lorsqu’il rejoint Colline et Basile dans le Jura, Lolo prend confiance à mesure que se déroule l’intrigue au point de refuser, au départ de rejoindre sa soeur au Groenland tout en la sachant mourante. Je tiens à saluer les très belles performances des autres comédiens ; on les voit peu mais ils n’ont rein à envier à Gardin, Katerine et Bouillon et mettent leur pierre à l’édifice avec panache.Un salut aussi aux inuits qui accueillent Colline qui a fui le Jura après qu’ils lui ont sauvé la vie en la trouvant sur la banquise aux portes de la mort.


Une musique originale créée exprès pour le Poitiers Film Festival


C’est l’ensemble 0 qui a créé la musique de l’Incroyable femme des neiges. Les trois musiciens ont passé une semaine en résidence au Théâtre Auditorium de Poitiers à regarder le film et à créer une musique originale qui « colle » parfaitement aux scènes ; parfois émouvante, parfois plus « crue », parfaite toujours. Les musiciens ont parfaitement saisi l’ambiance tantôt explosive, tantôt émouvante et toujours très cohérente avec ce que le public voit à l’écran.


Avec l’incroyable femme des neiges Sébastien Betbeder présente un film de très belle facture défendu avec beaucoup de talent par un trio quasi parfait. Car en effet Blanche Gardin, Philippe Katerine et Bastien Bouillon crèvent littéralement l’écran et donnent un charisme incroyable à leurs personnages.


Compte rendu cinéma ; Poitiers. Théâtre, le 30 novembre 2025. Sébastien Betbeder (né en 1975) : l’incroyable femme des neiges. Blanche Gardin, Colline Morel ; Philippe Katerine, Basile ; Bastien Bouillon, Lolo ; Ole Eliassen, Ole ; Martin Jensen II, Martika ; Laurent Papot, Christophe ; Ferdinand Redouloux, Enzo ; Hartman Heilamn, le médecin. Ensemble 0, musique originale. Sortie nationale : 12 novembre 2025

mardi 9 décembre 2025

La sociologue et l’ourson : un retour sur le mariage pour tous


                                             
                                          @ crédit photo : inconnu


Le documentaire de Etienne Chaillou et Mathias Théry documentaire revient sur les neuf mois de « gestation » de la loi sur le mariage pour tous entre 2012 et 2013 : les débats houleux, parfois même violents, les manifestations des pro et des anti mariage pour tous, les témoignages des LGBT+, des hétéros … Autant de souvenirs qui remontent à la surface grâce au témoignage de la sociologue spécialiste de la famille Irène Théry qui est aussi la mère du réalisateur Mathias Théry. Qui aurait pu imaginer un jour que le mariage serait ouvert aux homosexuels ? Lorsque Christiane Taubira alors ministre de la justice et garde des sceaux de François Hollande a commencé à porter ce projet de loi explosif elle a dû faire face à des réactions d’une rare violence (on se rappellera que Simone Veil, ministre de la santé de Valéry Giscard d’Estain a dû subir un déferlement de violence et de haine quand elle a porté la loi sur l’IVG en 1975). Soutenue par François Hollande et la gauche, Christiane Taubira a eu beaucoup à faire pour imposer le mariage pour tous face aux oppositions de droite et d’extrême droite (dont la figure de proue était Frigide Barjot) qui étaient vent debout contre le mariage pour tous, rappelant que le mariage « normal » c’était un homme et une femme. Rappelons que le PACS quelques années plus tôt avait également cristallisé un grand nombre de critiques souvent brutales, voire violentes.



Un peu d’humour pour « détendre » l’atmosphère


Le moins que l’on puisse dire c’est que l’ambiance pendant les neuf mois qu’a duré le débat autour du mariage pour tous était quelque peu pesante. Car en effet, il n’avait pas lieu qu’à l’assemblée nationale et au sénat ; il s’était aussi porté dans la rue ou les manifestations ont été nombreuses aussi bien de la part des anti mariage pour tous que de la part des pro. Pour pouvoir revenir sur un sujet aussi sérieux sans se faire alpaguer par les uns ou par les autres, Etienne Chaillou et Mathias Théry ont alterné images d’archives et dialogues ou interventions en « fabriquant », ou plutôt en faisant fabriquer, des personnages en carton assez mignons par ailleurs, représentant Irène Théry ou encore François Hollande. Ces personnages « écolos », qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs « modèles » humains, apportent une nécessaire dose de fraîcheur.


Ce documentaire, très bien réalisé et monté remet en lumière les difficultés, les débats houleux et les affrontements qui ont émaillé la « naissance » de la loi sur le mariage pour tous. Cette évolution nécessaire a permis de protéger les couples homosexuels même si le PACS, mis en place quelques années plus tôt avait donné un début de réponse.


Compte rendu, cinéma. Etienne Chaillou (né en 1980) / Mathias Théry (né en 1980) : La sociologue et l’ourson. Irène Théry ; Mathias Théry (voix off) ; Michel Théry ; François Hollande ; Christiane Taubira ; Frigide Barjot ; Claude Bartolone ; Hervé Mariton ; Alain Finkienlkraut.

jeudi 4 décembre 2025

Des séances pour les enfants : Le grand méchant renard et la séance piou piou


                                @ crédit photo : TAP Poitiers


Le Poitiers Film Festival ce n’est pas que la sélection internationale (remise des prix à venir) et la compétition So French (https://autresarts.blogspot.com/2025/12/so-french-la-selection-francaise.html). C’est aussi plusieurs avant premières, des films venus du pays invité – l’Italie pour l’édition 2025) – et des dessins animés pour les enfants.


- la séance doudou (samedi 29 novembre) pour les tous petits qui viennent avec leurs doudous et leurs parents pour deux dessins animés : Presqu’îles de Sarah Vanhoeck et Angèle Vergoni et Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine de Louis Chevrier, Luka Fischer, Rodolphe Groshens, Marie Guillon, Estelle Martinez, Benoît Paillard et Lisa Rasasombat


- la séance piou piou (29 novembre et 3 décembre) : pour les enfants à partir de 3 ans. C’est l’occasion pour les centres de loisirs et pour les parents d’amener les jeunes enfants à une séance de dessins animés en général tout mignons. Et en général les petits ne manquent pas une occasion de réagir en direct et à voix haute aux histoires qu’ils voient ou de les tourner à leur façon (ce qui est souvent assez savoureux tant ils ont une imagination fertile). Ce sont cinq dessins animés qui ont été présentés aux enfants lors de eux séances suivies d’un goûter : Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine de Louis Chevrier, Luka Fischer, Rodolphe Groshens, Marie Guillon, Estelle Martinez, Benoît Paillard et Lisa Rasasombat ; Zoo de Nina Heckel ; Après la pluie de Rebecca Black, Céline Collin, Valérian Desterne, Juan Olerte Zuniga, Juan Pablo de la Rosa, Lucile Palomino et Carlos Osmar Salazar Tornero ; Le cerf-volant de Martin Smatana ; La chèvre et le puits de Ben Cady ; Rite de passage de Christian Boving Andersen.


- Le grand méchant renard (dimanche 30 novembre) : trois contes présentés sous forme de trois pièces de théâtre devant un public imaginaire. On y voit un renard qui se prend pour une poule, un lapin qui remplace une cigogne et un canard qui veut remplacer le père noël.


Je n’ai jamais vu la séance doudou qui est habituellement diffusée au centre d’animation de Beaulieu. Par contre je vais voir la séance piou piou le mercredi, pour le plaisir d’écouter les babillages des petits qui sont assez hilarants. Entre les commentaires à voix haute et les histoires racontées à leur sauce cette séance est délicieusement reposante.


Les trois « pièces » présentées par les animaux de la ferme sont assez rigolotes. Entre les poussins qui prennent le renard pour leur mère, le lapin qui joue à la cigogne de remplacement avec succès malgré les péripéties du voyage et le canard qui « joue » au père noël le temps d’une tournée, je dois admettre que je me suis bien amusée à regarder ce dessin animé en « trois actes » bien ficelé.

Les courts de la Fémis : retour vers un passé récent


                              
                                       @ crédit photo : Philippe Lavieille Prod


La Fémis est une école de cinéma située à Paris. Chaque année elle (re)présente des courts métrages de ses anciens élèves. L’édition 2025 du Poitiers Film Festival ne fait pas exception et présente trois courts métrages d’une vingtaine de minutes. Je regrette cependant que la Fémis ait sélectionné trois courts si violents. Entre les réglements de compte entre bandes rivales, la guerre civile au Sri Lanka et les dépressions post traumatiques je dois admettre que ça a été un moment compliqué.


La Résidence La Fémis, intégrée à l’école « principale », est un programme de deux ans qui permet aux jeunes issus de milieux modestes passionnés de cinéma qui sont autodidactes ou qui ont développé une pratique amateur de se former à la réalisation et d’obtenir ainsi un diplôme.


Le programme


1) Mourir à Oujda de Wissam Bentikouk (court primé lors de la compétition So french 2024 par le prix du jury). Quand les réglements de compte entre bandes rivales font quatre morts dans une voiture garée dans un quartier de Oujda.


2) Little Jaffna de Lawrence Valin (2024). Entre trafics, blanchiment d’argent et guerre civile au Sri Lanka, la loyauté d’un policier infiltré est mise à l’épreuve.


3) Le ciel est clair de Marie Rosselet-Ruiz (2025). Un jeune parachutiste rentre chez sa mère après avoir vu son frère d’armes mourir. Il se remet peu à peu du traumatisme qu’il a subi.


Les films du programme sont bien réalisés mais leurs sujets sont quelque peu difficiles à encaisser. Je conçois bien qu’il faut traiter tous les sujets, mais de là à les regrouper dans une seule série est un peu compliqué ; les responsables du Poitiers Film Festival et de la Fémis n’auraient ils pas pu se concerter pour faire deux séries équilibrées ?



So French : la sélection française à l’honneur dans une compétition de haut vol


                                 

                                    @ crédit photo : Guillaume Héraud

                          

Le Poitiers Film Festival met le court métrage à l’honneur depuis sa création en 1977 par Henri Langlois (1914-1977). Si la sélection internationale permet à un public toujours plus nombreux de profiter d’une quarantaine de films venus de 24 pays, la sélection française (435 films envoyés au comité de sélection en 2025, un record semble-t-il), nous a permis de voir 8 beaux films nettement meilleurs, en tout cas moins violents, que la sélection de l’édition 2024 qui n’a pourtant pas démérité (https://autresarts.blogspot.com/2024/12/so-french-une-competition-100-francaise.html).


Les films en compétition


1) Sous les chênes de Oscar Bietry, Ewen Crignon, Élise Kerob, Aude Lybliamay, Justin Talbot – film d’animation


2) Bimo de Oumnia Hancibar – fiction


3) Adieu Gropius de Bertille Rondar – dessin animé


4) Jamais mieux de Léo Lillini – documentaire


5) Les mots qui manquent de Amin Touati – dessin animé


6) Lo chan lo bassin de Célia Berby Maillot – fiction


7) Des cailloux plein les poches de Élise Kerob – dessin animé


8) Une histoire sans embrouille de Noah Cohen – fiction


Le palmarès


1) Prix maison du film : Jamais mieux de Léo Lillini


2) Prix des lycéens : Jamais mieux de Léo Lillini


3) Prix étudiant international : Une histoire sans embrouille de Noah Cohen


4) Prix du jury : Des cailloux plein les poches de Élise Kerob


5) Prix du public : Jamais mieux de Léo Lillini


Les huit films étaient de très belle facture et les jeunes réalisateurs, tous en fin d’étude, ont fait un travail remarquable. J’ai été assez étonnée de voir le documentaire de Léo Lillini « Jamais mieux » récompensé à trois reprises. Visiblement le thème de l’hyper activité a parlé aux jurys ; et même si ce n’est pas le film qui m’a le plus convaincue, il est très bien réalisé et documenté. Si j’ai hésité entre deux dessins animés « Adieu Gropius » et « Des cailloux plein les poches », j’ai été enchantée de voir que le second a été récompensé par le prix du jury.

jeudi 2 octobre 2025

Le Poitiers Film Festival en ligne de mire

                                       

                                   @ crédit photo : Arthur Péquin


La quarante huitième édition du Poitiers Film Festival aura lieu du 28 novembre au 6 décembre prochain. Cette année ce sont quarante huit courts métrages (sur 1521 films reçus par le comité) qui ont été sélectionnés par le comité qui est présidé par Camille Sanz la déléguée générale du Poitiers Film Festival. Ces films réalisés par des étudiants en fin d’étude ou tout juste sortis de leurs écoles de cinéma nous viennent du monde entier.


Chaque édition du Poitiers Film Festival a un thème ; en 2025, le thème de l’édition à venir est « Faire famille ». Comme de coutume il y aura une avant première en début de festival, le 28 novembre à 20H et une autre le 6 décembre après la remise des prix. Entre les deux des films tournant autour du thème de l’édition, des dessins animés destinés aux plus jeunes (séance doudou et séance piou piou), d’autres avant premières et des films venus d’Italie (le pays invité de l’édition 2025 du PFF) ainsi que les courts métrages sélectionnés seront diffusés pendant cette semaine dense de cinéma. N’oublions pas que huit des courts métrage, tous français, seront présentés le mercredi soir dans le cadre de la compétition So French ; les résultats de cette compétitions seront remis dans la foulée de la diffusion des films. Un ciné concert sera également diffusé le samedi 29 novembre à 20h au TAP théâtre : l’incroyable femme des neiges de Frédéric Betbeder ; l’ensemble O accompagnera en direct la diffusion du film.


Pour rappel, les courts métrages sont diffusés en huit séries de cinq films ; les membres du comité de sélection répartissent les films en fonction des thèmes que leurs réalisateurs ont développé. Chaque série sera diffusée deux fois : une fois au TAP Castille (situé place d’armes, en plein cœur de Poitiers) et une deuxième fois au TAP Théâtre en présence des réalisateurs. A chaque personne entrant dans les salles, un bulletin de vote est remis afin qu’elle désigne les films qui lui ont le plus plu avec des émoji allant du « rigolard » (pour le favori) au « visage grimaçant » (pour le moins aimé).

La sélection internationale


Ce sont 40 films venus de vingt quatre pays répartis dans 8 séries de cinq films


- 24 fictions


- 8 films d’animations


- 8 documentaires


La sélection So French


Ce sont huit films qui seront diffusé lors d’une séance unique


- 4 films d’animation


- 3 fictions


- 1 documentaire



dimanche 28 septembre 2025

L’Étranger : le livre culte d’Albert Camus adapté au cinéma par François Ozon


                                 

                                        @ crédit photo : Carlos Alvarez


Un travail de Titan sur un livre mythique


S’il y a bien un livre qui est devenu culte dès sa sortie c’est bien l’Étranger d’Albert Camus (1913-1960). Cela étant dit, c’est la seconde fois qu’un cinéaste « ose » s’attaquer à une montagne et l,adapter au cinéma car Luchino Visconti réalisa un opus en 1967 : Lo straniero avec Marcello Mastroiani dans le rôle de Meursault. François Ozon est donc le second à adapter le livre de Camus au cinéma. Cela a demandé un travail considérable en amont, non seulement avec Philippo Piazzo, son co scénariste mais aussi avec la fille d’Albert Camus, Catherine (née en 1945). François Ozon dit avec justesse que « Dans toute adaptation, il y a une part de trahison qu’il faut assumer ». Et il applique cette maxime sans complexe avec L’Étranger sous le regard bienveillant de Catherine Camus.


L’Algérie et le colonialisme au coeur du livre et du film


« Pour des raisons politiques évidentes mais aussi de sécurité nous n’avons pas pu aller en Algérie. Nous avons donc du nous adapter ; mais nous avons pu montrer Alger grâce aux archives des années 1930 pour montrer même furtivement ce qu’était la colonisation de l’Algérie par la France » nous dit François Ozon. Mais s’il n’a pas tourné en Algérie, l’ancien département français devenu indépendant le 5 juillet 1962, est constamment dans les pensées et les échanges entre les personnages. Les termes « arabes », « indigènes » reviennent sans cesse dans la bouches des personnages. Ainsi, lorsque le vieux prisonnier algérien lui demande pourquoi il est en prison Meursault lui répond sans détours : « J’ai tué un arabe ». Pendant le procès, un an après les faits, le procureur parle régulièrement des indigènes tandis que Djemila, répondant à Marie, dit : « C’est mon frère et tout le monde s’en fout. Personne ne parle de lui »


Des décors et des costumes parfaits pour un film en noir et blanc


« Privé » de tournage en Algérie à cause des tensions politiques très fortes avec la France, François Ozon et Katia Wyszkop, sa décoratrice, ont dû se rabattre sur d’autres décors assez proches cependant des plages algériennes et de son désert. Et on ne peut que saluer le beau travail du réalisateur qui a magnifié les différents sites découverts par Katia Wyszkop qui a parfaitement su rendre « l’illusion » de l’Algérie d’alors. Pascaline Chaval, la costumière a également fait un travail remarquable ; toute la distribution est habillée du plus petit rôle jusqu’aux rôles principaux avec goût même si l’on ne s’en rend pas compte étant donné que le film a été tourné en noir et blanc. « Ce sont des raisons économiques et esthétiques qui m’ont poussé à tourner en noir et blanc. Économiques car nous avons choisi de privilégier les décors et les costumes ; esthétiques car le noir et blanc apporte une forme de beauté, de pureté, d’abstraction. Je voulais aussi conserver une forme de simplicité, et filmer en noir et blanc me permettait de le faire. » dit François Ozon ; et en effet on baigne dans une certaine forme d’intimité que l’on n’aurait sans doute pas trouvé si le film avait été tourné en couleurs. Tout le procès de Meursault laisse transparaître une forme d’angoisse et de tension plus fortes en noir et blanc. On saluera la très belle musique composée par Fatima Al Qadiri qui est Koweïtienne et qui a fait un travail parfait pour « accompagner » l’Étranger.


Une distribution remarquable qui fait honneur à Albert Camus


C’est Benjamin Voisin qui prête ses traits à Meursault. Le jeune homme qui a déjà travaillé avec François Ozon en 2020 pour Eté 85, retrouve donc le cinéaste pour L’Etranger. Benjamin Voisin s’approprie ce rôle complexe avec une apparente facilité ; mais comme il le dit lui même, il a beaucoup travaillé en amont pour parvenir à jouer l’indifférence, sans beaucoup bouger, sans beaucoup parler. « Ne presque rien faire, ne presque rien dire c’est hyper physique ! A la fin de chaque journée de tournage, j’étais complètement épuisé. » dit Benjamin Voisin qui a pris ce beau projet tellement à cœur qu’il a lu le livre de Camus à plusieurs reprises pour s’imprégner de la personnalité étrange et complexe de Meursault. Rebecca Marder campe une très belle Marie Cardona. Dans le livre d’Albert Camus on la voit très peu mais pour les besoins du film, François Ozon lui a donné une présence plus importante (c’est l’une des trahisons dont il parle par ailleurs). La jeune femme brosse un portrait séduisant de Marie qui soutient Meursault jusqu’au bout. Pierre Lottin que j’avais vu l’hiver dernier dans En fanfare (https://autresarts.blogspot.com/2025/01/benjamin-laverhne-et-pierre-lottin.html) est un Raymond Sintès idéal : méprisant envers le genre humain et les femmes en particulier, arrogant, il ne laisse personne indifférent. Pierre Lottin change de registre avec talent et j’ai particulièrement apprécié de le voir incarner un personnage aussi retors. Si Albert Camus ne lui a pas donné de nom de famille, François Ozon l’a fait mais n’est ce pas là un point de détail ? Pour accompagner ce trio de toute beauté, on a une distribution superbe : Christophe Malavoy en juge, Nicolas Vaude en procureur et Jean-Charles Clichet en avocat de la défense incarnent la justice française dans toute son impitoyable crudité au point que l’avocat de la défense se demande devant toute la salle d’audience si son client est condamné pour avoir tué un homme ou pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère. La question posée n’aura jamais de réponse pas plus que l’on ne saura si le pourvoi du condamné est accepté ou rejeté ; mais Meursault lui même semble repousser l’idée de sortir libre de prison.


C’est un très bel opus que François Ozon s’apprête à sortir. Je ne doute pas que Albert Camus lui même aurait apprécié le travail rigoureux du cinéaste et donné son aval à la très belle distribution réunie par François Ozon pour son film.


Compte rendu, cinéma. Poitiers. TAP Castille, le 24 septembre 2024. François Ozon (né en 1967) : L’étranger tiré du livre éponyme de Albert Camus (1913-1960). Benjamin Voisin, Meursault ; Rebecca Marder, Marie Cardona ; Pierre Lottin, Raymond Sintès ; Denis Lavant, Salamano ; Swann Arlaud, aumônier prison ; Christophe Malavoy, le juge ; Nicolas Vaude, le procureur ; Jean-Charles Clichet, l’avocat ; Mireille Perrier, Mère Meursault ; Hajar Bouzaouit, Djemila ; Abderramane Dehkami, Moussa ; Jérôme Pouly, Céleste ; Jean-Claude Bolle-Reddat, concierge asile ; Christophe vandevelde, Masson ; Jean-Benoît Ugueux, directeur asile. François Ozon / Philippe Piazzo, scénario ; Manu Dacosse, image ; Katia Wyszkop, décors ; Pascaline Chaval, costumes ; Fatima Al Qadiri, musique Sortie nationale : 29 octobre 2025

dimanche 7 septembre 2025

Une belle saison au Théâtre Auditorium de Poitiers


                                       @ crédit photo : Arthur Péquin


Après deux mois de repos bien mérité, Raphaëlle Girard et une partie de son équipe ont présenté la nouvelle saison du Théâtre Auditorium à la presse. Je vous ai déjà parlé de la partie musique classique et contemporaine (). Nous parlerons dans cette notule de tout le reste. Je regrette la disparition des rencontres Michel Foucault qui attiraient pourtant de plus en plus de monde pour laisser la place à une nouvelle manifestation. Comme d’habitude, le Poitiers Film Festival et le festival A Corps feront l’objet d’articles spécifiques le moment venu (fin octobre début novembre pour l’un et fin février début mars pour l’autre). Les responsables du TAP travaillent sans relâche pour proposer des spectacles variés ; cela étant dit, le TAP ayant le label C Musique, ils proposent plus de 50 % de spectacles musicaux. Mais les arts vivants ne se limitent pas qu’à la musique c’est pourquoi ils proposent aussi des spectacles de théâtre, de danse, de cirque. Je rappelle que la saison commence dès le 11 septembre avec la première série de vagabondages (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2025/08/vagabondages-la-saison-du-theatre.html) qui se termine le 21 septembre prochain.


Musiques


1) musique classique et contemporaine


https://lyriqueinfo.blogspot.com/2025/08/la-saison-musicale-du-theatre.html


Je n’y reviendrai donc pas ici car ce n’est pas le sujet de cette notule.


2) autres musiques


C’est une saison intéressante qui s’annonce au Théâtre Auditorium de Poitiers. Comme d’habitude il y a des têtes d’affiches


Arts du cirque


C’est une quinzaine de spectacles de cirque qui sont programmés tout au long de la saison.


Comme de bien entendu la période de l’avent « ouvrira » le bal avec un spectacle présenté par une troupe de 18 femmes. « Portés de femmes » est un projet de la compagnie Projet PDF et ne manque pas d’intérêt. Il se


Théâtre


Mais l’art vivant c’est aussi le théâtre ; et Raphaëlle Girard et ses équipes ont bien travaillé. Bien sur on retrouve la compagnie Les chiens de Navarre avec un spectacle dont le sujet est quelque peu glaçant puisque leur pièce traite de la violence conjugale et des abus sexuels ; c’est pourquoi il est interdit aux spectateurs de moins de 16 ans (« I will survive » comporte en effet des scènes de violences traitées frontalement et sans aucun humour). Jean François Sivadier, artiste associé au TAP depuis 2024 revient en juin 2026 avec « Ivanov » une pièce d’Anton Tchekhov (1860-1904). La proposition théâtrale ne manque pas d’intérêt ; comme on ne peut pas tout mettre, la brochure de saison sera votre amie jusqu’à la présentation de la saison.


Danse


Le festival A Corps reste LE grand moment de la saison et fera l’objet d’un article à part dans le courant de l’année (sans doute fin février ou début mars). Cela étant dit, d’autres spectacles de danses ont été programmés pendant la saison ; nous vous invitons à feuilleter la brochure de saison.


Cinéma


Le Poitiers Films Festival est un incontournable de la saison du Théâtre Auditorium de Poitiers. Plusieurs réalisateurs primés au festival ont d’ailleurs fait carrière comme réalisateurs de long métrage avec plus ou moins de bonheur. Cela étant dit, il fera l’objet d’une notule à part dans le courant du mois de novembre mais on sait déjà que le thème de l’édition 2025 est « faire famille » et que le pays invité est l’Italie. Et bien sûr les avant premières se poursuivront comme lors de la saison précédente.


Les midis (ex ciné ou spectacle sandwich)


Bien installés dans le paysage culturel local, on aura droit à une dizaine de gratuits qui attirent toujours plus de monde. Le partenariat avec les expressifs a été officialisé et le premier Midi de la saison qui débute se déroulera le 3 octobre à 12h30 au TAP cinéma pendant le festival qui se déroulera du 2 au 4 octobre prochain. Une autre partie, celle concernant le théâtre, la danse et la musique se déroulera dans le foyer général du TAP à intervalles réguliers.


Infos pratiques


Mercredi 10 septembre : présentation de la saison à partir de 19 heures


Jeudi 11 septembre : ouverture des abonnements en ligne. Attention si vous bénéficiez de réductions (carte culture, carte le joker par exemple) vous ne pourrez pas en profiter sur la prise d’abonnements en ligne


Samedi 13 septembre : ouverture des abonnements au guichet. La prise de rendez-vous par téléphone est ouverte depuis le mercredi 3 septembre au 05 49 39 29 29


Pour tout autre renseignement c’est ici : https://www.tap-poitiers.com/


Présentation de saison. Poitiers. Petit salon, le 4 septembre 2025. Raphaëlle Girard, directrice générale du Théâtre Auditorium de Poitiers ; Alexandre Huchon, administrateur de production et conseiller musique classique et contemporaine ; Jérémie Pottier-Grosman, directeur du TAP Cinéma ; Corinne Delaval, responsable de projet ; Ingrid Gouband, chargée de communication ; Nina Erens, attachée au service communication.

dimanche 25 mai 2025

Opéra Éclaté et deux compagnies lotoises s’installent à Avignon du 5 au 26 juillet prochain

                                            @ crédit photo : Térésa Suarez


Depuis quatre ans, depuis son départ du festival de Saint Céré, la compagnie théâtrale et musicale Opéra Éclaté a rebondi avec beaucoup de panache. Après avoir créé deux nouveaux festivals à Gramat (département du Lot) et à Eauze (département du Gers), la compagnie et Olivier Desbordes, son directeur artistique, s’investissent aussi à Avignon. Dans cette optique, Olivier Desbordes est devenu le codirecteur de la salle La nouvelle étincelle qui accueille des compagnies dans le cadre du festival Off.


Passionné de théâtre et de musique depuis toujours, Olivier Desbordes se dévoue corps et âme à la création dans le sens noble du terme. Dans cette optique il a ouvert la porte de La nouvelle étincelle dont il est le directeur artistique à deux autres compagnies lotoises pour leur permettre de se faire connaître au niveau national.


                                                    @ crédit photo : inconnu


Salle La nouvelle Étincelle


- Les keykeepers (compagnie Plume pourpre – spectacle créé à Pradines)


- Cabaret clandestin (compagnie Indomptables – spectacle créé à Saint Céré)


- Y a d’la joie – cabaret déjanté (Opéra Éclaté – spectacle créé à Gramat)


- Tout le monde il est Jean Yanne (Opéra Éclaté – spectacle créé à Gramat)


                                                             

  @ crédit photo : inconnu


Salle La chapelle des italiens


- Caspar, l’anatomie d’un fou (Opéra Éclaté – spectacle créé à Leymes)


Nous souhaitons à ces trois compagnies un excellent festival d’Avignon et nous espérons que le succès sera au rendez-vous.



mercredi 2 avril 2025

Le Poitiers Films Festival lance son appel à films annuel


                                             @ crédit photo : Arthur Péquin

Comme de coutume au début du mois d’avril, le Poitiers Films Festival lance son habituel appel à films pour sa prochaine édition qui aura lieu du 28 novembre au 5 décembre prochain. Pour pouvoir participer au prochain Poitiers Films Festival il y a des conditions incontournables à respecter :


- les films doivent être réalisés dans le cadre d’une formation de cinéma


- Les films doivent être terminés depuis le 1er janvier 2024 et n’avoir jamais été inscrits au festival.


- Sont concernés les films de tous genres et durer moins de 60 minutes.


- Peuvent participer les films sans sous titres quand la langue originale est le français ou l’anglais et les films avec sous titres pour toutes les autres langues.


Les films retenus seront en lice pour une quinzaine de prix et ils retiendront l’attention des professionnels du cinéma qui identifient le Poitiers Films Festival comme un lieu incontournable de repérage de jeunes talents.


Les films français d’une durée de moins de 20 minutes sont concernés à la fois par la compétition internationale et par le programme compétitif So French.


Les films retenus seront annoncés en octobre 2025.


Pour candidater c’est par ici : https://poitiersfilmfestival.com/participer/inscrire-un-film/

mardi 4 mars 2025

Dix idées reçues sur le Moyen Âge : Martin Aurell remet l’église au milieu du village


Le Moyen Âge a longtemps souffert et souffre encore d’une mauvaise réputation. Les idées reçues au sujet de cette période qui dure quand même un millénaire sont nombreuses et le professeur Martin Aurell (1958-2025) en discrédite dix dans ce « petit » livre de deux cent pages qui est très intéressant car il permet au lecteur de découvrir la richesse et le dynamisme de cette période mal connue et mal aimée. Brillant médiéviste, spécialiste émérite de la légende arthurienne (https://autresarts.blogspot.com/2025/03/la-legende-arthurienne-mythe-ou-realite.html) et de l’empire des Plantagenêt (il a notamment écrit deux biographies remarquables d’Aliénor d’Aquitaine reine de France puis d’Angleterre), Martin Aurell récemment disparu (https://autresarts.blogspot.com/2025/02/lhistorien-medieviste-martin-aurell.html) avait le don de partager son savoir sans jamais chercher à s’imposer et de vulgariser l’histoire médiévale en utilisant des termes simples et accessibles à tous.


Et les dix idées reçues qu’il démonte dans cet opus balaient un large spectre de la société médiévale : de la place de la femme dans la société (bien plus importante qu’on veut bien nous le laisser croire) au fanatisme en passant par la place de « l’autre » (notamment les autres religions que sont le judaïsme et l’islam), les croisades (les premières guerres de religions de l’histoire), la culture (d’un dynamisme peu commun), l’éducation, la religion … Autant de secteurs de la vie médiévale qui sont passés au crible tel un procès qui se déroule en présence d’un jury populaire. Et d’ailleurs Martin Aurell dit fort justement dans les premières lignes de sa conclusion : « Accusé Moyen Âge, levez vous ! Le verdict tombe enfin. Les dix chefs d’accusation sont rejetés un à un. Mysoginie, oppression, ignorance, fanatisme … Aucune des charges n’est retenues. » suffisent à montrer à quel point le Moyen Âge est sujet aux moqueries et aux fausses idées.


Si Martin Aurell s’est focalisé sur seulement dix idées reçues – points « problématiques » non négligeables – il y aurait pourtant encore beaucoup à dire sur le sujet tant le Moyen Âge, malgré tout ce qu’il a à nous apprendre, est mal connu, voire même méprisé, moqué, sous estimé. Martin Aurell démontre que jamais il n’y eut autant de découvertes scientifiques, que l’éducation était plus soignée qu’on ne le pense, que les activités physiques occupaiet et que l’activité culturelle étant encouragée partout dans le royaume de France… Autant de secteurs de la vie quotidienne au Moyen Âge que nous devons nous réapproprier.


Compte rendu,livre. Martin Aurell (1958-2025) : Dix idées reçues sur le Moyen Âge. Edition : Flammarion. Date de parution : Octobre 2024. 207 pages.


Crédit photo : Olivier Roller