En 2024, j’ai vu plusieurs très
beaux films, dont certains en avant première, comme par exemple Le
Molière imaginaire d’Olivier Py
(https://autresarts.blogspot.com/2024/02/le-moliere-imaginaire-olivier-py-filme.html)
ou encore, plus récemment, La pie voleuse de Robert Guédiguian
(https://autresarts.blogspot.com/2024/12/la-pie-voleuse-un-nouvel-opus-tres.html).
Si j’ai été franchement déçue par la dernière version du Comte
de Monte Cristo (que j’ai trouvé vraiment trop éloigné du livre
éponyme) et par Mon inséparable (que je déconseille fortement
entre autres raisons à cause d’un scénario sans queue ni tête),
le premier film que j’ai vu en 2025 est sorti depuis plus de quatre
mois et connaît enfin un succès grandement mérité : En
fanfare dont Benjamin Laverhne, l’un des trois comédiens
principaux, est poitevin.
L’histoire
Chef
d’orchestre de renommée internationale, Thibaud Désormeaux voyage
de par le monde. La découverte d’une leucémie l’oblige à
entrer en lui même, d’autant qu’il s’avère que sa sœur n’est
pas sa sœur, qu’il a été adopté et qu’il a un frère
biologique dont il a été séparé au moment de son adoption. La
violence de ces découvertes qui s’abattent sur lui en cascade
l’éloigne de sa mère adoptive et de sa sœur et lui permet de se
rapprocher de Jimmy, son frère, qui, une fois passé le choc de la
découverte de ce frère inattendu, consent à l’aider en lui
faisant un don de moelle osseuse. Quant à Jimmy, tromboniste dans
l’harmonie du village ou il a grandi, il apprend à connaître ce
frère qui lui tombe du ciel.
Une
distribution exemplaire
Emmanuel
Courcol a confié les rôles principaux de En fanfare à un trio très
inspiré. Benjamin
Laverhne est un Thibaud de très belle facture,
énergique, amoureux de la vie (d’autant plus quand il apprend
qu’il est atteint de leucémie), très pédagogue, d’une patience
d’ange avec son frère. Laverhne rend avec une aisance confondante
les sentiments contradictoires de Thibaud très affecté par la
maladie et très secoué par les découvertes que cela entraîne pour
lui. Pierre Lottin est tout aussi
brillant en Jimmy. D’abord choqué lorsqu’il découvre qu’il a
un frère, il finit par l’aider avec un don de moelle osseuse mais
lui conserve une certaine rancune puisqu’il a grandi dans le Nord,
au milieu des corons quand Thibaud était élevé à Meudon, la
banlieu chic de Paris. Cela étant dit l’amour des deux frères
pour la musique les rapproche même s’ils exercent dans deux styles
totalement différents, l’un dirigeant de la musique classique
l’autre étant tromboniste dans l’harmonie de son village. Sarah
Suco est une très belle Sabrina et donne la réplique aux
deux hommes avec un bel aplomb. Ouvrière sur le point d’être
licenciée d’une usine fantôme (presque tous les postes de travail
ont déjà été enlevés et les syndicalistes bloquent les entrées
pour empêcher que le reste du matériel disparaisse également mais
en vain) elle n’a plus d’autre activité que l’harmonie pour
garder un minimum de dignité. Outre ce trio de toute beauté, j’ai
vu des rôle secondaires parfaitement distribués qui font honneur à
Emmanuel Courcol en donnant à ce film qui mérite grandement son
succès.
Si
certains films connaissent un succès immédiat, comme Un p’tit
truc en plus de Artus par exemple (10 806 808 entrées
cumulées entre le 1er mai et le 18 décembre 2024, un
record pour 2024) d’autres comme
En fanfare ont
besoin de temps pour démarrer (le film cumule déjà plus de 1 854
000 entrées depuis sa sortie le 27 novembre dernier). J’espère
que le film poursuivra sa route pendant encore quelques semaines.
Compte
rendu cinéma. Poitiers. TAP Castille, le 6 janvier 2025. Emmanuel
Courcol (né en 1957) : En
fanfare. Emmanuel
Laverhne, Thibaut ;
Pierre
Lottin, Jimmy ; Sarah
Suco, Sabrina ; Jacques
Bonaffé, Gilbert
Wosniak ; Ludmilla
Mikaël, actrice ; Anne
Loiret, Claire ; Yvon
Martin, Anthony. Durée
: 1 heure 44 minutes. Sortie
nationale : 27 novembre
2024
Crédi photo : France Musique