samedi 30 décembre 2023

Entre monstres et Beyrouth le Poitiers Film Festival fait le show


Les monstres, la monstruosité, il y a beaucoup à dire sur le sujet. Et Camille Sanz et son équipe l’ont bien compris en en faisant le thème principal de la quarante-sixième édition du Poitiers Film Festival. Ce sont des courts-métrages, le coeur du festival, des long-métrages, dont deux avant-premières, des dessins animés, des animations en tous genres qui ont été programmés pour permettre à tous les publics, du plus jeune au plus âgé, de venir au Théâtre Auditorium ou au TAP Castille pour visionner des films aussi différents les uns que les autres.


Séance piou-piou (dimanche 3 et mercredi 6 décembre)


Ce sont cinq court-métrages animés bien ficelés qui venaient de France mais aussi d’autres pays européens. Si le dimanche les familles étaient peu nombreuses, les enfants ont pris un vrai plaisir à regarder ces 5 dessins animés dont les monstres étaient loin d’être aussi effrayants que dans les films pour adultes, le mercredi, ils ont beaucoup parlé, racontant chaque histoire à leur manière à leurs parents, leurs grand-parents, leurs accompagnateurs, ce qui était assez réjouissant et en même temps très rafraîchissant.


L’étrange noël de Mr Jack (dimanche 3 décembre)


En début d’après-midi, c’est l’étrange noël de Mr Jack de Henry Selik qui était diffusé au Théâtre Auditorium de Poitiers. Sorti en 1993, ce film, parti d’une idée de Tim Burton, qui en a écrit le scénario avec Caroline Thompson et réalisé les dessins, relate les aventures de Jack, squelette très populaire car il organise des fêtes d’halloween mémorables. Mais Jack a envie de changement parce qu’il s’ennuie à force d’organiser des fêtes d’halloween toujours plus retentissantes. La découverte par Jack de « Christmastown » va le plonger dans des aventures inattendues ; le théâtre était bien rempli pour cette nouvelle diffusion familiale. L’on retrouve avec plaisir l’univers de Tim Burton qui, au travers de ce scénario et de ces dessins originaux, nous entraîne dans un monde parallèle très divertissant. Et le bal des petits monstres qui a suivi la diffusion a permis aux nombreux enfants présents de se lâcher avec un malin plaisir. Cependant beaucoup d’enfants, les plus jeunes, ne sont venus avec leurs parents que pour le bal des petits monstres, les parents n’ayant pas souhaité ni effrayer les petits en les menant voir le film, ni casser le mythe du père noël ; entre le feu d’artifice de ballons, car j’ai rarement vu autant de ballons éclater sous les coups de boutoirs des « petits monstres », l’atelier maquillage, le goûter, les animations, rien ne manquait pour divertir les enfants qui se sont beaucoup amusés.


Les court-métrages de Wissam Charaf


Wissam Charaf est un cinéaste autodidacte qui s’est rapidement fait un nom dans le milieu. Avec « Tombé du ciel », nous avons eu l’occasion d’apprécier un bel exemple du talent de Wissam Charaf (https://autresarts.blogspot.com/2023/12/tombe-du-ciel-bien-que-terminee-la.html). Mais nous savons aussi que le réalisateur franco-libanais apprécie particulièrement le genre court-métrage et nous avons vu une série de trois court-métrages de très belle facture.


Alba court-métrages


Cette série ne m’a pas vraiment convaincue, je ne m’étendrai donc pas.


La sélection internationale


Cette année, je n’ai vu que trois séries de court-métrages sur les huit programmées. Il y avait du très bon et du mauvais – voire même du malsain. Le très bon c’est le très court mais très beau film d’animation « Ressources Humaines » de Trinidad Plass Caussade, Titouan Tillier et Isaac Wenzek ; c’est aussi « La hérida luminosa » de Christian Aviles. Le mauvais, voire malsain c’est un court-métrage israélien d’une vingtaine de minutes ou l’on voit un jeune voler le téléphone d’une jeune femme et en arriver à se masturber en regardant ses vidéos avant de rendre l’objet à sa propriétaire légitime.


Une cérémonie de remise des prix très hilarante et un palmarès de qualité


C’est l’humoriste poitevin Jérôme Rouger qui animait la cérémonie de remise des prix. Et une fois de plus son humour caustique a beaucoup fait rire une salle très bien remplie ; visiblement très inspiré par le thème de l’édition 2023 et galvanisé par l’excellente ambiance qui régnait au Théâtre Auditorium pendant toute la durée du festival, Jérôme Rouger a ciblé quelques membres de l’équipe avec des piques bien senties qui les ont fait beaucoup rire et qui ont fait exploser de rire une salle toujours aussi pleine ce qui était de bon augure pour la dernière avant-première du festival.


Grand prix du jury : Se réveiller en silence de Daniel Asadi Faezi et Mila Zhluktenko. Allemagne. Documentaire – 2023. Durée : 8 minutes. Ecole : HFF, Munich.


Prix spécial du jury : Ressources Humaines de Trinidad Plass Caussade, Titouan Tillier et Isaac Wenzek. France. Film d’animation – 2023. Durée : 3 minutes. Ecole : EMCA – École des Métiers du Cinéma d'Animation, France


Prix de la mise en scène : Peine d’amour de Août Aabo. Fiction, 2022. Durée : 26 minutes. Ecole : Super 16, Danemark.


Prix du meilleur scénario : Electre de Daria Kashcheeva. Film d‘animation, 2023. Durée : 26 minutes. Ecole : FAMU – École de cinéma et de télévision de l'Académie des arts du spectacle de Prague. République tchèque


Mention spéciale : La Hérida luminosa de Christian Aviles. Fiction, 2023. Durée : 23 minutes. Ecole : ESCAC – Escola Superior de Cinema i Audiovisuals de Catalunya, Espagne.


Prix du public : La voix des autres de Fatima Kaci. Fiction, 2023. Durée : 30 minutes. Ecole : La Fémis, France


Prix du jury étudiant : Je n’ai jamais vraiment été là de Gabirel Bihina Arrahnio. Fiction, 2022. Durée : 25 minutes. Ecole : Université du cinéma Babelsberg KONRAD WOLF, Allemagne.


Prix découverte de la critique française : Taxibol de
Tommaso Santambrogio. Fiction documentaire, 2023. Durée : 50 minutes. Ecole : EICTV – Escuela International de Cine y TV, Cuba


Prix manifeste : Peine d’amour de Août Aabo. Fiction, 2022. Durée : 26 minutes. Ecole : Super 16, Danemark.


Prix de l’extra court : Code rose de Taye Cimon, Pierre Coëz, Julie Groux, Sandra Leydier, Manuarii Morel et Romain Seisson. Animation, 2022. Durée : 5 minutes. Ecole :  ENSI – École des Nouvelles Images, France.


Prix amnesty international France : La voix des autres de Fatima Kaci. Fiction, 2023. Durée : 30 minutes. Ecole : La Fémis, France.


Nous félicitons les lauréats et nous espérons les revoir dans les années à venir avec d’autres court-métrages et/ou avec un premier long-métrage.


Crédit photo : Arthur Péquin


mercredi 20 décembre 2023

So french : une compétition franco-française au coeur du Poitiers Film Festival


Le Poitiers Film Festival, qui se déroule la première semaine de décembre est reconnu de longue dans le milieu cinématographique français et international. Chaque année le comité de sélection reçoit un nombre toujours plus important de court-métrages du monde entier. Ces films réalisés par des jeunes gens en fin de parcours universitaire ont ainsi l’occasion de concourir dans deux catégories : la sélection internationale qui regroupait cette année 35 court-métrages et dont je parlerai dans un autre article et la catégorie So French qui regroupait 7 court-métrages. En général, la compétition pour cette catégorie se déroule en milieu de semaine ; et en 2023, elle s’est déroulé le mercredi 6 décembre dernier. La remise des prix a eu lieu tout de suite après la compétition ; ce sont quatre prix qui ont été décernés.


Prix du jury : Aldébaran de Emma Danion. Documentaire expérimental – France 2022 – Durée : 22 minutes. École : Master écritures documentaires - Université Aix-Marseille, Aix-en-Provence


prix du public : J’ai grandi ici de Joachim Larrieu. Fiction – France 2022 – Durée : 15 minutes. École : CinéFabrique, Lyon


Prix du jury lycéen : J’ai grandi ici de Joachim Larrieu. Fiction – France 2022 – Durée : 15 minutes. École : CinéFabrique, Lyon


Prix du jury étudiant international : Ungurus de Rostislav Kirpicenko, Sacha Teboul. Fiction – France 2022 – Durée : 35 minutes. École : La Fémis, Paris.


Nous adressons nos félicitations aux lauréats de cette belle compétition et nous espérons les revoir dans les prochaines années.


crédit photo TAP Poitiers : Arthur Péquin

Tombé du ciel : bien que terminée la guerre civile n’a jamais vraiment quitté le Liban


 

Wissam Charaf (né en 1973) est un réalisateur autodidacte qui navigue entre le Liban et la France. Bien que la guerre civile, qui a duré plus de quinze ans, soit terminée, elle a traumatisé tout un pays. Avec Tombé du ciel, film sorti en 2017, Wissam Charaf replonge en filigrane dans cette sombre période puisque le « héros », Samir, est un ancien milicien qui, annoncé mort, réapparaît soudainement chez frère, chez qui vit aussi le père des deux hommes. Les retrouvailles sont difficiles entre les trois hommes car le père a sombré dans la folie, Rami, le frère de Samir, travaille dur pour faire vivre le foyer et Samir tente de se reconstruire dans un Beyrouth qu’il ne connaît plus et auquel il n’appartient plus après vingt ans d’absence.


C’est un très beau film qu’a réalisé Wissam Charaf ; les plans, les images, les photos sont parfaits. Les paysages libanais, notamment les montagnes enneigées que nous voyons au début du film, sont magnifiques et la réalisation de Charaf les met en valeur sans ostentation. Quant à Rodrigue Sleiman (Samir) et Saïd Serham (Rami) ils forment un duo idéal ; L’un et l’autre s’emparent sans coup férir de leurs personnages et leurs donnent vie avec beaucoup de talent. Rodrigue Sleiman rend parfaitement les sentiments contradictoires de Samir qui est complètement perdu dans ce Beyrouth qu’il ne connaît plus après plus de vingt ans d’absence et les traumatismes de la guerre, qu’en tant que milicien et tireur d’élite, il a subi de plein fouet. Il n’y a pas d’affrontement direct avec Rami (Saïd Serham) mais les piques que se lancent les deux frères suffisent à nous faire comprendre à quel point les deux hommes n’ont plus rien en commun sauf leur père dont ils s’occupent à deux depuis le retour de Samir. Il faudra un drame pendant une mission de protection dont était chargé Rami pour qu’il y ait un semblant de rapprochement, mais cela ne suffira pas puisque Samir disparaît à nouveau après être allé rendre hommage à sa mère décédée pendant son absence ; cette nouvelle disparition rend la parole à Rami devenu muet après son acte héroïque.


Bien que le film ne dure qu’à peine plus d’une heure, Wissam Charaf nous a fait passer un excellent moment dans un Beyrouth toujours très abîmé par la guerre civile même si les blessures ne sont plus visibles, elles n’en sont pas moins toujours présentes et très profondes.


Compte rendu, cinéma. Poitiers. TAP Castille, le 7 décembre 2023. Wissam Charaf (né en 1973) : Tombé du ciel. Rodrigue Sleiman, Samir ; Saïd Serham, Rami ; Yumna Marwan, Yasmine ; Raed Yassin, Omar ; George Melki, le père ; Ivan Herbez. Date de sortie : 15 mars 2017. Durée : 1 heure 10.


Crédit photo Wissam Charaf : inconnu

samedi 9 décembre 2023

Julien Carpentier et La vie de ma mère ouvrent le 46e Poitiers Film Festival


Le Poitiers Film Festival, qui vient de s’achever, est reconnu de longue date dans le paysage cinématographique français et international. Spécialisé dans la promotion du court-métrage, le Poitiers Film festival promeut également les jeunes réalisateurs en fin d’études ou en tout début de carrière. Mais c’est aussi l’occasion de programmer des avant-premières pendant cette semaine intense. L’une en ouverture de la manifestation, une deuxième en clôture ; il y en a également une, deux ou trois en cours de semaine selon le thème de l’année. Ainsi, pour la quarante sixième édition du Poitiers Film Festival, dont le thème était « faire monstre », ce sont deux avant-premières qui ont été programmées le lundi et le mardi : Rosalie de Stéphanie di Giusto, qui signe là son deuxième film (sortie prévue le 10 avril 2024), et L’homme d’argile de Anaïs Tellenne (sortie prévue le 24 janvier 2024). Comme j’avais d’autres obligations et que je voulais aussi lever le pied par rapport à l’édition 2022, je n’ai pas vu ces deux films.


Pour son deuxième film,
La vie de ma mère, Julien Carpentier aborde le difficile sujet de la bipolarité ; et il le fait fort bien. Agnès Jaoui, dans le rôle de Judith, a tendance à en faire un peu trop ; mais c’est aussi le propre des bipolaires qui peuvent passer en quelques secondes d’une extrême euphorie à une phase de dépression intense. Et Agnès Jaoui rend ces sautes d’humeur avec une justesse confondante. Face à Agnès Jaoui, William Labghil est un très beau Pierre ; Le jeune homme, fleuriste à succès, qui ne supporte plus les incartades de sa mère dont la maladie, très envahissante et énergivore, a éprouvé le besoin de s’éloigner d’elle pour pouvoir vivre sa vie. La dernière fugue de Judith de la clinique ou elle est placée, va tout changer et rapprocher la mère et le fils au cours d’une escapade parfaitement filmée par Carpentier. Néanmoins, l’atmosphère change radicalement à partir de la scène de la chanson pendant laquelle Judith et Pierre, qui a appelé la clinique à l’insu de sa mère car il craint toujours une rechute, chantent en duo. Le jeune homme prend la fuite avec sa mère lorsqu’il aperçoit l’ambulance qui se gare devant le bar ou ils sont en train de chanter ; et cette fuite, qui est l’occasion de revoir l’ancienne maison de famille, permet aussi à Judith de prendre conscience de la situation qui est la sienne : malade, panier percé elle n’a pas / plus les moyens de vivre seule dans une maison et elle est placée sous curatelle dont Pierre est le gérant. Bref Judith apprend à accepter sa maladie tandis que Pierre apprend, ou plutôt réapprent à connaître et à aimer une mère dont il s’était éloigné.


Ce deuxième film de Julien Carpentier a le mérite de faire un focus sur une maladie qui est très souvent méconnue car les personnes qui en sont atteintes passent plus pour des excentriques qu’autre chose. Agnès Jaoui et William Lebghil font honneur à Julien Carpentier en donnant vie à Judith et à Pierre avec beaucoup de talent et d’humanité.


Compte rendu, film. Poitiers. Théâtre, le 1er décembre2023. Julien Carpentier : La vie de ma mère. Avec Agnès Jaoui, Judith ; William Lebghil, pierre ; Salif Cissé ; Alison Wheeler ; Noémie Zeitoun.


crédit photo Julien Carpentier : inconnu

crédit photo Agnès Jaoui : Patrick Fouque

mardi 21 novembre 2023

Entre Monstres et voyage au Liban : Le Poitiers Films Festival aura lieu du 1er au 8 décembre


Depuis 1977, année de sa première édition, le Poitiers Films Festival a lieu fin novembre début décembre. Autrefois nommé Rencontres Louis Langlois, du nom de celui qui fit tant pour le cinéma en général et pour le court métrage en particulier, la manifestation célébrera cette année sa quarante sixième édition. C’est Raphaëlle Girard, la nouvelle directrice du Théâtre Auditorium de Poitiers, et Camille Sanz, la déléguée générale du Poitiers Films Festival, qui ont présenté la prochaine édition du festival. Pour l’occasion, elles étaient accompagnées de trois membres de l’équipe du Poitiers Films Festival : Julien Proust, Élodie Ferrer et Julie Gratecap (chargée de communication qui gère exclusivement le PFF*).



Raphaëlle Girard : Je suis ravie d’assister à mon premier Poitiers Films Festival et je tiens à rendre hommage à Jérôme Lecardeur qui a tant fait pour le PFF pendant toute la durée de sa direction. Bien sûr, je savais qu’il existait, mais j’ignorais qu’il y avait autant de festivals consacrés au cinéma en Nouvelle Aquitaine. Et toutes ces manifestations travaillent main dans la main avec le PFF grâce à un partenariat solide. Le Poitiers Films Festival est centré sur la jeunesse et sur les artistes émergents. Ce sont 1400 films qui ont été visionnés par le comité de sélection qui a retenu 42 films français et étrangers. Nous accueillerons environ vingt réalisateurs étrangers qui assisterons à des rencontres pros pendant toute la durée du festival ; et cette année nous ferons un focus sur le Liban. Mais le PFF est, pendant une semaine, le point de rendez-vous des cinéastes du monde entier ; il y a aussi un fort rayonnement régional. Comme les intempéries très importantes des dernières semaines nous ont privé d’une salle, le CGR Castille, notre propriétaire, accepte de nous prêter une salle pour que le PFF puisse se dérouler normalement. Nous espérons que cela ne durera pas trop longtemps. Le PFF s’associe également aux acteurs culturels (des séances auront lieu à Cap Sud, par exemple) et aux commerçants de la ville de Poitiers. Comme les années précédentes nous mettons en place un pass unique à 20 € pour cinq séances, ce qui met la séance à 4 €.


Camille Sanz : La prochaine édition du Poitiers Films Festival sera riche en évènements. Cette année, le PFF ouvrira avec La vie de ma mère qui est un premier long métrage et fermera avec La fille de son père qui est, lui un deuxième long métrage. Entre temps seront diffusés 35 courts métrage internationaux diffusés dans huit séries de quatre ou cinq courts métrage deux fois au TAP Castille et au TAP**. Ces courts métrage, tous des films de fin d’études viennent de vingt-huit écoles et de vingt-deux pays différents ; il y a des fictions, des films d’animations et des documentaires. Dix prix seront remis lors de la cérémonie de clôture, juste avant la diffusion de la dernière Avant Première du PFF 2023 ; cette année le jury sera présidé par la scénariste Catherine Payet. Quant à la catégorie So French, elle se déroulera le mercredi 6 décembre ; ce sont sept courts métrage qui sont en compétition et dont le palmarès (quatre prix) sera donné dans la foulée. Mais le Poitiers Films Festival c’est aussi une série de Classes de maître, dont l’une sera animée par Julie Gayet, et un dispositif immersif sera installé dans la petite salle qui est juste à côté du foyer général (qui sert généralement de vestiaire les soirs de spectacle). Cette année nous ferons un focus sur le Liban et le thème principal de l’édition à venir tournera autour des monstres ; dans ce cadre là, nous diffuserons deux avant-premières. Et comme d’habitude il y aura deux ciné sandwich à 12 heures 30 le mardi et le jeudi et il y aura un ciné concert.


Julien Proust : Comme chaque année, il y aura des séances de cinéma à faire en famille et les tous petits ne seront pas oubliés puisqu’il y aura un ciné piou-piou au TAP Castille et un ciné-doudou à cap-sud (les doudous sont fabriqués par les élèves du lycée du Dolmen). Et puisque, cette année, les monstres seront à l’honneur, nous diffuserons L’étrange noël de Mr Jack, nous organiserons aussi un bal des petits monstres qui sera suivi d’un goûter. Nous organiserons aussi une démonstration de maquillage « monstrueux ». En ce qui concerne la partie « pro », nous organiserons des ateliers de pratiques artistique, des ateliers d’écriture de scénario. Ce programme voyagera dans toute la Nouvelle Aquitaine. Et nous n’oublions pas les lycéens qui ont choisi l’option cinéma en spécialité. Ils auront la possibilité d’assister à des conférences intitulées « Mon métier de … » au cours desquelles ils découvriront les métiers de l’ombre du cinéma.


C.S : N’oublions pas non plus que l’Université de Poitiers propose un Master d’Assistant Réalisateur qui célèbre cette année son dixième anniversaire ; pour eux nous mettons en place chaque année des rencontres professionnelles. Nous sommes également attentifs à tout ce qui se passe dans la région, car le PFF est partenaire de plusieurs festivals de cinéma dans la région Nouvelle Aquitaine.


Élodie Ferrer : Le PFF c’est aussi un dispositif qui s’appelle Tremplin dont le volet pro nous permet de poursuivre l’accompagnement des jeunes réalisateurs du mois de juin jusqu’au mois d’avril suivant. Et avec Jump In, les réalisateurs reviennent à Poitiers pour écrire le scénario d’un premier Long Métrage car Jump In c’est un processus créatif et un processus d’écriture bien rodé qui a fait ses preuves.


C.S : Avec l’association CINAR, nous organisons une journée de l’industrie du cinéma au cours de laquelle douze films en cours d’écriture sont présentés à des professionnels. Le Poitiers Films Festival sera présenté au public pictavien le 21 novembre à 19 heures ; elle sera suivie par la diffusion en avant première de Lost Country.


R.G (en réponse à la question d’un confrère) : Pour vous répondre, le remplacement d’Aldric Bostffocher est en cours et devrait être effectif en mars ou en avril 2024. En attendant, la programmation des films du TAP Castille est réalisée par Jean Petit Grosmann qui est un prestataire extérieur. Il travaillera avec nous jusqu’à l’arrivée du nouveau directeur ou de la nouvelle directrice du TAP Castille.


Le Poitiers Films Festival, dont la prochaine édition approche à grands pas, permettra à chacun, du plus petit au plus grand, de trouver son compte dans toutes les diffusions et animations qui seront proposées. Pour tous renseignements complémentaires (tarifs, séances, avant-premières …) c’est ici : https://poitiersfilmfestival.com



* PFF : Poitiers Films Festival


** : Lors de la seconde diffusion des court-métrage au TAP, les réalisateurs seront présents dans la salle


Crédit photo TAP Poitiers : Arthur Péquin

Crédit photo TAP Castille : Snipimages pour France Bleu

mardi 14 novembre 2023

5 questions à … Frédéric Chauvaud, historien et co-organisateur des rencontres Michel Foucault


 

Bonjour, professeur. Je vous remercie de m’accorder cette interview pour le compte de cult.news. Pour commencer, comment sont nées les rencontres Michel Foucault ?


Eh bien l’idée est née lorsque Jérôme Lecardeur, qui était à l’époque le directeur du Théâtre Auditorium de Poitiers, a rencontré Yves Jean qui était le doyen de l’UFR* de Sciences Humaines de Poitiers. Et quand Yves Jean a été nommé à la présidence de l’Université de Poitiers, l’idée est devenue réalité ; la première édition des Rencontres Michel Foucault a eu lieu en 2012. Suite à la pandémie, il y a eu deux éditions en 2021 ; en 2023, nous sommes sur le point d’ouvrir la douzième édition de la manifestation.


Comment choisissez vous le thème de chaque édition des rencontres Michel Foucault ?


C’est un comité de réflexion qui se réunit et qui décide d’une année sur l’autre du thème de la prochaine édition. Dans ce comité, il y a le directeur du Théâtre Auditorium, la directrice à présent, des représentants de l’Université mais aussi le directeur** du musée Sainte Croix et celui du Miroir***. Chaque thème doit être en rapport avec les travaux de Michel Foucault. Ainsi, en 2022, le thème était la folie et cette année la manifestation tourne autour du fait divers, thème que j’ai plusieurs fois proposé au comité.


Comment avez vous rencontré Fabrice Drouelle et Michelle Perrot ? Et comment les avez vous invité aux Rencontres Michel Foucault ?


- Pour la conférence inaugurale des Rencontres Michel Foucault, plusieurs noms ont été avancés. Mais Fabrice Drouelle a une voix de radio très reconnaissable et en fil en aiguille, son nom s’est imposé comme une évidence. Je l’ai croisé à plusieurs reprises car il m’a invité dans son émission « Affaires Sensibles » qui va d’ailleurs fêter ses dix ans d’existence en juin prochain. Dans son émission il traite de faits divers, bien sur mais aussi de faits d’actualité, de faits politiques, de faits écologiques. Dans son émission il aborde tout ce qui peut l’être ; et dans chaque émission il a un invité différent en fonction du thème qu’il compte aborder.


- Michelle Perrot a eu l’occasion de rencontrer et d’échanger avec Michel Foucault autour du thème de son premier ouvrage. Elle a aussi collaboré avec Maurice Angulot pour son ouvrage sur la prison intitulé « l’impossible prison. Recherches sur le système pénitentiaire au XIXe siècle ». Au cours du dialogue que je partagerai avec Michelle Perrot, nous restituerons une belle affaire criminelle de la fin du XIXe siècle : l’affaire Troppmann qui débuta en 1869. Elle a été résolue mais il reste d’importantes zones d’ombre dans cette affaire qui a explosé aux yeux du public de l’époque grâce au Petit Journal qui fit ses choux gras avec cette affaire qui a aussi fait sa fortune.


2024 marquera le quarantième anniversaire de la disparition de Michel Foucault. Avez vous déjà des idées sur les manifestations qui célébreront cet anniversaire ?


Rien n’est encore décidé. Mais je pense mettre en place un projet de BD sur Michel Foucault. Nous préparerons aussi quelque chose autour des trois maisons de Michel Foucault : la 1ère d’entre elles est la maison familiale ou Michel Foucault a grandi ; elle est située face à la grande poste en plein centre ville de Poitiers. La seconde, celle de sa mère, est à Vendeuvre du Poitou. Quant à la troisième, celle qu’il a acheté en 1984, elle est à Verrue (non loin de Loudun). Mais il est mort avant d’avoir pu s’y installer. Il est possible que nous y montions une exposition pour retracer sa vie et ses activités professionnelles.


2026 sera l’année du centenaire de la naissance de Michel Foucault. Je sais bien qu’il est un peu tôt pour y penser, mais comment voyez vous les choses ?


En effet c’est un peu loin. Mais je pense que tout ou, au moins, une partie de ce que nous n’aurons pas pu faire en 2024 trouvera sa place en 2026.


Je vous remercie encore une fois de m’avoir accordé un moment. Nous aurons très certainement l’occasion de nous croiser lors des Rencontres Michel Foucault


Pour le détail des Rencontres Michel Foucault (conférences, dialogues, tables rondes, spectacles, films, documentaires, tarifs ...)c’est ici : https://www.tap-poitiers.com/


* UFR : Unité de Formation et de Recherches.


** Manon Lecaplain a pris la direction du musée Sainte Croix au 1er juillet 2023 après que Raphaëlle Martin-Pigalle et Coralie Garcia Bay aient assuré l’intérim suite au départ de Pascal Faracci en juillet 2022.


*** Le Miroir est une galerie d’exposition inaugurée en septembre 2022. cette structure est installée au cœur de l’ancien théâtre. Le projet, commencé en 2016 a eu bien du mal à arriver à son terme.


Crédit photo : inconnu (pour The conversation)


dimanche 29 octobre 2023

Les rencontres Michel Foucault auront lieu du 13 au 16 novembre prochain au Théâtre Auditorium de Poitiers


 

Parmi les innovations de Jérôme Lecardeur, qui vient de céder son fauteuil de directeur de la scène nationale poitevine à Raphaëlle Girard, il y a les rencontres Michel Foucault dont la première édition a eu lieu en 2012. Depuis cette date, la manifestation s’est imposée dans le paysage culturel poitevin.


Née de la volonté de rendre hommage au philosophe poitevin, la manifestation a un thème différent chaque année. Après la folie (édition 2022), les festivaliers de la prochaine édition débattront autour du fait divers : Fait divers, mais que s’est il passé. Pour présenter les différentes « activités », Raphaëlle Girard, la directrice du Théâtre Auditorium fraîchement débarquée de Normandie, était entourée de Frédéric Chauvaud professeur d’histoire contemporaine et responsable, pour l’Université de Poitiers, de l’organisation des Rencontres Michel Foucault d’Ingrid Gouband, chargée de communication, de Christophe Potet, responsable des projets artistiques, de Corinne Delaval, responsable de la coordination des projets artistiques. Était également présente la vice présidente de l’Université de Poitiers en charge de la recherche car l’Université de Poitiers est un partenaire fidèle de la structure poitevine pour l’organisation des Rencontres Michel Foucault.


Si les Rencontres Michel Foucault ce sont d’abord des conférences, qui attirent un public de plus en plus nombreux, il y a aussi des tables rondes et des dialogues ; des spectacles et deux films en rapport avec le thème de la manifestation. La conférence inaugurale qui se tiendra le 13 novembre à 20 heures à l’auditorium sera prononcée par Fabrice Drouelle qui anime Affaires sensibles sur France Inter. Autre grande invitée des Rencontres Michel Foucault, l’historienne Michelle Perrot dialoguera avec le professeur Frédéric Chauvaud le 14 novembre à l’auditorium dès 14 heures 30 autour de l’invention des faits divers. Mais les Rencontres Michel Foucault c’est aussi l’occasion de découvrir des livres en adéquation avec le thème de la manifestation ; pour cela, le Théâtre Auditorium accueille son partenaire fidèle : la librairie La belle aventure qui installe un stand dans le foyer général. C’est également à ce stand que les intervenants des diverses conférences, dialogues et tables rondes dédicaceront leurs livres. Mais les Rencontres Michel Foucault font aussi une place au cinéma et au théâtre. Ainsi deux documentaires (« ni juge ni soumise » de Jean Libon et Yves Hinant ; « La séquestrée de Poitiers » de Christel Chabert) et un film (« Memories of murder » de Bong Joon-Ho) seront diffusés au TAP Castille, le cinéma d’art et d’essai associé au Théâtre Auditorium. Tandis que le théâtre accueillera « Sola gratia » un spectacle monté et interprété par Yacine Sif el Islam et son compagnon et qui relate l’agression homophobe et raciste dont ils ont été victimes. Une exposition photo sera également résentée et fera l’objet d’une visite commentée par Daniel Clauzier ; et des archives du réseau Canopé seront diffusées pendant toute la durée de la manifestation de 14 heures à 18 heures 30. Les projection auront lieu une heure avant chaque spectacle et trente minutes après.


Pour voir le programme des Rencontres Michel Foucault c’est ici : https://www.tap-poitiers.com/spectacle/evenements/rencontres-michel-foucault-2023/


Pour le cinéma : les tarifs vont de 3 € à 5,5 €. Pour le théâtre : les tarifs vont de 3,5 € à 10 €


Pour tout renseignement complémentaire et la billetterie c’est ici : https://www.tap-poitiers.com/


mercredi 20 septembre 2023

Le circuit aura lieu du 28 septembre au 2 octobre.


 

Traditionnellement le mois de septembre, outre les conférences de presse de rentrée, est le mois d’intégration des étudiants dans les différentes écoles ou facultés poitevines ou ils sont inscrits. Le circuit leur permet de découvrir, au gré des spectacles et diffusions cinématographiques, de découvrir les différents sites culturels de Poitiers. Du Théâtre Auditorium à la Maison des Étudiants, en passant par le cinéma Le Dietrich ou par le TAP Castille, c’est l’occasion de voir des spectacles décapants, des concerts de musique pop, électro, rock.


J’ai déjà eu l’occasion de parler de la saison musicale (https://lyriqueinfo.blogspot.com/2023/08/la-derniere-saison-musicale-du-theatre.html) et théâtrale (https://autresarts.blogspot.com/2023/09/la-saison-20232024-du-theatre.html) du TAP, mais le circuit fait, comme les Rencontres Michel Foucault en novembre, le Poitiers Films Festival et le Festival A corps, l’objet d’un article à part car même si les spectacles prévus pour cette occasion sont accessibles à tous, la cible prioritaire de ce mini festival est bien le jeune public, celui qui est âgé de 16 à 26 ans. C’est donc avec ses partenaires historiques que sont l’Université, le Confort Moderne, la Maison des Etudiant(e)s, le Meta - Centre national d’Art Dramatique de Poitiers - Nouvelle Aquitaine et le Dietrich – cinéma d’art et d’essai que le Théâtre Auditorium de Poitiers a concocté un programme varié qui devrait plaire au plus grand nombre. Pour l’édition 2023 du circuit, c’est la Maison des Etudiant(e)s qui lance les festivités le 28 septembre avec un concert de musique pop donné par deux artistes chevronnés : Voyou + Machine et Moi. La pièce « Parpaing » aura lieu le 29 septembre au théâtre à 20 heures 30 ; ce spectacle sera suivi par le concert de Benjamin Dammage et de Tiger Head au bar de l’auditorium à 22 heures. C’est le Confort Moderne qui accueillera le concert du 30 septembre. Il débutera à 21 heures et ce sont trois rappeurs qui l’animeront : Sto + Sheldon + Killason & 2wi. Le 1er octobre c’est à l’espace Pierre Mendès France que ça se passera et plus précisément au planétarium. Ce sont les deux jazzmen Gauthier Déplaude et Thomas Poli qui animeront l’avant dernière soirée du Circuit 2023. L’édition 2023 de la manifestation se terminera le 2 octobre par la diffusion de deux films d’art et d’essai au cinéma le Dietrich et au TAP Castille. Ce sont deux films américains qui seront présentés au public : Logan Lucky de Steven Soderbergh et Point break : Extrême limit de Kathryn Bigelow.


Pour tous renseignements sur les spectacles et la sur billetterie (téléphone : 05 49 39 29 29) du Circuit c’est ici : https://www.tap-poitiers.com/spectacle/evenements/le-circuit-2/. Je précise que les détenteurs de la carte culture bénéficieront de la gratuité pour les spectacles du circuit. Mais ils devront montrer une pièce d’identité valide justifiant leur âge et donc le droit de bénéficier des avantages liés à cette carte à commencer par la gratuité des différents spectacles et cinémas du Circuit. Pour les titulaires de la carte Le joker les tarifs vont de 3 € à 3,5 € ; pour tous les autres les tarifs vont de 5,5 € (cinéma) à 15 € (concerts et théâtre). Je vous conseille aussi de vous rapprocher des autres sites qui accueillent les spectacles de la manifestation : la Maison des Etudiant(e)s, le Confort Moderne, l’Espace Pierre Mendès France, le cinéma le Dietrich et le TAP Castille.


Crédit photo : Arthur Péquin