mardi 21 novembre 2023

Entre Monstres et voyage au Liban : Le Poitiers Films Festival aura lieu du 1er au 8 décembre


Depuis 1977, année de sa première édition, le Poitiers Films Festival a lieu fin novembre début décembre. Autrefois nommé Rencontres Louis Langlois, du nom de celui qui fit tant pour le cinéma en général et pour le court métrage en particulier, la manifestation célébrera cette année sa quarante sixième édition. C’est Raphaëlle Girard, la nouvelle directrice du Théâtre Auditorium de Poitiers, et Camille Sanz, la déléguée générale du Poitiers Films Festival, qui ont présenté la prochaine édition du festival. Pour l’occasion, elles étaient accompagnées de trois membres de l’équipe du Poitiers Films Festival : Julien Proust, Élodie Ferrer et Julie Gratecap (chargée de communication qui gère exclusivement le PFF*).



Raphaëlle Girard : Je suis ravie d’assister à mon premier Poitiers Films Festival et je tiens à rendre hommage à Jérôme Lecardeur qui a tant fait pour le PFF pendant toute la durée de sa direction. Bien sûr, je savais qu’il existait, mais j’ignorais qu’il y avait autant de festivals consacrés au cinéma en Nouvelle Aquitaine. Et toutes ces manifestations travaillent main dans la main avec le PFF grâce à un partenariat solide. Le Poitiers Films Festival est centré sur la jeunesse et sur les artistes émergents. Ce sont 1400 films qui ont été visionnés par le comité de sélection qui a retenu 42 films français et étrangers. Nous accueillerons environ vingt réalisateurs étrangers qui assisterons à des rencontres pros pendant toute la durée du festival ; et cette année nous ferons un focus sur le Liban. Mais le PFF est, pendant une semaine, le point de rendez-vous des cinéastes du monde entier ; il y a aussi un fort rayonnement régional. Comme les intempéries très importantes des dernières semaines nous ont privé d’une salle, le CGR Castille, notre propriétaire, accepte de nous prêter une salle pour que le PFF puisse se dérouler normalement. Nous espérons que cela ne durera pas trop longtemps. Le PFF s’associe également aux acteurs culturels (des séances auront lieu à Cap Sud, par exemple) et aux commerçants de la ville de Poitiers. Comme les années précédentes nous mettons en place un pass unique à 20 € pour cinq séances, ce qui met la séance à 4 €.


Camille Sanz : La prochaine édition du Poitiers Films Festival sera riche en évènements. Cette année, le PFF ouvrira avec La vie de ma mère qui est un premier long métrage et fermera avec La fille de son père qui est, lui un deuxième long métrage. Entre temps seront diffusés 35 courts métrage internationaux diffusés dans huit séries de quatre ou cinq courts métrage deux fois au TAP Castille et au TAP**. Ces courts métrage, tous des films de fin d’études viennent de vingt-huit écoles et de vingt-deux pays différents ; il y a des fictions, des films d’animations et des documentaires. Dix prix seront remis lors de la cérémonie de clôture, juste avant la diffusion de la dernière Avant Première du PFF 2023 ; cette année le jury sera présidé par la scénariste Catherine Payet. Quant à la catégorie So French, elle se déroulera le mercredi 6 décembre ; ce sont sept courts métrage qui sont en compétition et dont le palmarès (quatre prix) sera donné dans la foulée. Mais le Poitiers Films Festival c’est aussi une série de Classes de maître, dont l’une sera animée par Julie Gayet, et un dispositif immersif sera installé dans la petite salle qui est juste à côté du foyer général (qui sert généralement de vestiaire les soirs de spectacle). Cette année nous ferons un focus sur le Liban et le thème principal de l’édition à venir tournera autour des monstres ; dans ce cadre là, nous diffuserons deux avant-premières. Et comme d’habitude il y aura deux ciné sandwich à 12 heures 30 le mardi et le jeudi et il y aura un ciné concert.


Julien Proust : Comme chaque année, il y aura des séances de cinéma à faire en famille et les tous petits ne seront pas oubliés puisqu’il y aura un ciné piou-piou au TAP Castille et un ciné-doudou à cap-sud (les doudous sont fabriqués par les élèves du lycée du Dolmen). Et puisque, cette année, les monstres seront à l’honneur, nous diffuserons L’étrange noël de Mr Jack, nous organiserons aussi un bal des petits monstres qui sera suivi d’un goûter. Nous organiserons aussi une démonstration de maquillage « monstrueux ». En ce qui concerne la partie « pro », nous organiserons des ateliers de pratiques artistique, des ateliers d’écriture de scénario. Ce programme voyagera dans toute la Nouvelle Aquitaine. Et nous n’oublions pas les lycéens qui ont choisi l’option cinéma en spécialité. Ils auront la possibilité d’assister à des conférences intitulées « Mon métier de … » au cours desquelles ils découvriront les métiers de l’ombre du cinéma.


C.S : N’oublions pas non plus que l’Université de Poitiers propose un Master d’Assistant Réalisateur qui célèbre cette année son dixième anniversaire ; pour eux nous mettons en place chaque année des rencontres professionnelles. Nous sommes également attentifs à tout ce qui se passe dans la région, car le PFF est partenaire de plusieurs festivals de cinéma dans la région Nouvelle Aquitaine.


Élodie Ferrer : Le PFF c’est aussi un dispositif qui s’appelle Tremplin dont le volet pro nous permet de poursuivre l’accompagnement des jeunes réalisateurs du mois de juin jusqu’au mois d’avril suivant. Et avec Jump In, les réalisateurs reviennent à Poitiers pour écrire le scénario d’un premier Long Métrage car Jump In c’est un processus créatif et un processus d’écriture bien rodé qui a fait ses preuves.


C.S : Avec l’association CINAR, nous organisons une journée de l’industrie du cinéma au cours de laquelle douze films en cours d’écriture sont présentés à des professionnels. Le Poitiers Films Festival sera présenté au public pictavien le 21 novembre à 19 heures ; elle sera suivie par la diffusion en avant première de Lost Country.


R.G (en réponse à la question d’un confrère) : Pour vous répondre, le remplacement d’Aldric Bostffocher est en cours et devrait être effectif en mars ou en avril 2024. En attendant, la programmation des films du TAP Castille est réalisée par Jean Petit Grosmann qui est un prestataire extérieur. Il travaillera avec nous jusqu’à l’arrivée du nouveau directeur ou de la nouvelle directrice du TAP Castille.


Le Poitiers Films Festival, dont la prochaine édition approche à grands pas, permettra à chacun, du plus petit au plus grand, de trouver son compte dans toutes les diffusions et animations qui seront proposées. Pour tous renseignements complémentaires (tarifs, séances, avant-premières …) c’est ici : https://poitiersfilmfestival.com



* PFF : Poitiers Films Festival


** : Lors de la seconde diffusion des court-métrage au TAP, les réalisateurs seront présents dans la salle


Crédit photo TAP Poitiers : Arthur Péquin

Crédit photo TAP Castille : Snipimages pour France Bleu

mardi 14 novembre 2023

5 questions à … Frédéric Chauvaud, historien et co-organisateur des rencontres Michel Foucault


 

Bonjour, professeur. Je vous remercie de m’accorder cette interview pour le compte de cult.news. Pour commencer, comment sont nées les rencontres Michel Foucault ?


Eh bien l’idée est née lorsque Jérôme Lecardeur, qui était à l’époque le directeur du Théâtre Auditorium de Poitiers, a rencontré Yves Jean qui était le doyen de l’UFR* de Sciences Humaines de Poitiers. Et quand Yves Jean a été nommé à la présidence de l’Université de Poitiers, l’idée est devenue réalité ; la première édition des Rencontres Michel Foucault a eu lieu en 2012. Suite à la pandémie, il y a eu deux éditions en 2021 ; en 2023, nous sommes sur le point d’ouvrir la douzième édition de la manifestation.


Comment choisissez vous le thème de chaque édition des rencontres Michel Foucault ?


C’est un comité de réflexion qui se réunit et qui décide d’une année sur l’autre du thème de la prochaine édition. Dans ce comité, il y a le directeur du Théâtre Auditorium, la directrice à présent, des représentants de l’Université mais aussi le directeur** du musée Sainte Croix et celui du Miroir***. Chaque thème doit être en rapport avec les travaux de Michel Foucault. Ainsi, en 2022, le thème était la folie et cette année la manifestation tourne autour du fait divers, thème que j’ai plusieurs fois proposé au comité.


Comment avez vous rencontré Fabrice Drouelle et Michelle Perrot ? Et comment les avez vous invité aux Rencontres Michel Foucault ?


- Pour la conférence inaugurale des Rencontres Michel Foucault, plusieurs noms ont été avancés. Mais Fabrice Drouelle a une voix de radio très reconnaissable et en fil en aiguille, son nom s’est imposé comme une évidence. Je l’ai croisé à plusieurs reprises car il m’a invité dans son émission « Affaires Sensibles » qui va d’ailleurs fêter ses dix ans d’existence en juin prochain. Dans son émission il traite de faits divers, bien sur mais aussi de faits d’actualité, de faits politiques, de faits écologiques. Dans son émission il aborde tout ce qui peut l’être ; et dans chaque émission il a un invité différent en fonction du thème qu’il compte aborder.


- Michelle Perrot a eu l’occasion de rencontrer et d’échanger avec Michel Foucault autour du thème de son premier ouvrage. Elle a aussi collaboré avec Maurice Angulot pour son ouvrage sur la prison intitulé « l’impossible prison. Recherches sur le système pénitentiaire au XIXe siècle ». Au cours du dialogue que je partagerai avec Michelle Perrot, nous restituerons une belle affaire criminelle de la fin du XIXe siècle : l’affaire Troppmann qui débuta en 1869. Elle a été résolue mais il reste d’importantes zones d’ombre dans cette affaire qui a explosé aux yeux du public de l’époque grâce au Petit Journal qui fit ses choux gras avec cette affaire qui a aussi fait sa fortune.


2024 marquera le quarantième anniversaire de la disparition de Michel Foucault. Avez vous déjà des idées sur les manifestations qui célébreront cet anniversaire ?


Rien n’est encore décidé. Mais je pense mettre en place un projet de BD sur Michel Foucault. Nous préparerons aussi quelque chose autour des trois maisons de Michel Foucault : la 1ère d’entre elles est la maison familiale ou Michel Foucault a grandi ; elle est située face à la grande poste en plein centre ville de Poitiers. La seconde, celle de sa mère, est à Vendeuvre du Poitou. Quant à la troisième, celle qu’il a acheté en 1984, elle est à Verrue (non loin de Loudun). Mais il est mort avant d’avoir pu s’y installer. Il est possible que nous y montions une exposition pour retracer sa vie et ses activités professionnelles.


2026 sera l’année du centenaire de la naissance de Michel Foucault. Je sais bien qu’il est un peu tôt pour y penser, mais comment voyez vous les choses ?


En effet c’est un peu loin. Mais je pense que tout ou, au moins, une partie de ce que nous n’aurons pas pu faire en 2024 trouvera sa place en 2026.


Je vous remercie encore une fois de m’avoir accordé un moment. Nous aurons très certainement l’occasion de nous croiser lors des Rencontres Michel Foucault


Pour le détail des Rencontres Michel Foucault (conférences, dialogues, tables rondes, spectacles, films, documentaires, tarifs ...)c’est ici : https://www.tap-poitiers.com/


* UFR : Unité de Formation et de Recherches.


** Manon Lecaplain a pris la direction du musée Sainte Croix au 1er juillet 2023 après que Raphaëlle Martin-Pigalle et Coralie Garcia Bay aient assuré l’intérim suite au départ de Pascal Faracci en juillet 2022.


*** Le Miroir est une galerie d’exposition inaugurée en septembre 2022. cette structure est installée au cœur de l’ancien théâtre. Le projet, commencé en 2016 a eu bien du mal à arriver à son terme.


Crédit photo : inconnu (pour The conversation)